“Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit.”
Charles Péguy – Notre jeunesse (1910)
"Paris est une fête"
Ce titre d’un livre d’Ernest Hemingway est régulièrement cité pour décrire l’ambiance qui règne actuellement dans la principale ville de l’histoire de France depuis Clovis et sainte Geneviève.
Entendons-nous, il ne s’agit pas d’une fête sur commande, agrémentée d’alcool, mais tout au contraire d’une manière d’être qui accompagne ces très beaux Jeux olympiques. Reconnaissons-le, la mayonnaise a immédiatement pris dès le début des compétitions. Les premières médailles françaises, associées à une organisation remarquable dont je peux témoigner, ont donné le ton.
Ceux qui n’ont pas fui Paris comme en juin 1940 peuvent déambuler avec plaisir dans les rues et surtout sur les quais et les ponts. Comme dans Les Fleurs du mal (L’invitation au voyage) de Baudelaire, « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté ».
Cerise sur le gâteau, si l’on me permet cette expression, l’envol entre chien et loup de la montgolfière dont la nacelle fait office de vasque illuminée. Il faut arriver vers 9 h en suivant le parcours de la flamme olympique, c’est-à-dire par la pyramide du Louvre. On peut alors assister au coucher d’un soleil rougeoyant dans la perspective appelée “voie royale”, qui passe par l’obélisque de la place de la Concorde et les Champs-Élysées entre les arcs de triomphe du Carrousel et de l’Étoile. Une foule innombrable y assiste chaque soir, silencieuse, fascinée à la fois par la beauté des lieux et du spectacle. « Le monde s’endort dans une chaude lumière », pour reprendre le poème de Baudelaire.
Le philosophe et académicien Alain Finkielkraut, qui se définit lui-même comme « fils d’immigrés », a déclaré à propos de la cérémonie d’ouverture, que « le génie français brillait par son absence ». Comment définir le “génie français” ? Au XVIe siècle, Joachim du Bellay (lire mon bloc-notes de février) évoquait la France comme étant la « mère des arts, des armes et des lois ». Le général de Gaulle y faisait souvent référence en l’associant à la grandeur de la France.
Cette vasque olympique est, avec tous les monuments qui l’entourent, une des manifestations de ce génie français à travers les siècles, qui explique pourquoi ces Jeux sont uniques.
Ne boudons pas notre plaisir. Haut les cœurs !
M. de Fraguier
Les jeux de l’été.
Réponse à la question de la semaine dernière.
C’est bien évidemment la monarchie.
Mes élèves l’ont étudiée en sixième, dans le cours de culture humaine et religieuse (CHR) : Les régimes politiques et le bien commun basé sur La politique d’Aristote. Puis de nouveau en quatrième avec la monarchie de droit divin dans le premier des quatre cours sur : La France, L’État, les régimes politiques. Ils pouvaient constater, en consultant le tableau téléchargeable sur histoire-en-cours.com « Les régimes politiques en France », qu’en 1.500 ans d’histoire, la France n’a été en république (avec une minuscule comme pour monarchie) qu’un peu plus d’un siècle et demi. Ainsi le patrimoine français visité chaque année par des millions de touristes étrangers est essentiellement né sous la monarchie. Honni soit qui mal y pense !
Nouvelle question :
Les derniers porteurs de la flamme sont passés sous l’arc de triomphe du Carrousel. Qu’est-ce qu’un “carrousel” ?
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