Le Christ en croix au milieu de l’ancienne mosquée de Cordoue, devenue la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption (Espagne)
Le carême, qui prépare à la fête de Pâques, a commencé pour les catholiques le 14 février, mercredi des Cendres. Quelles sont les différences avec le mois de ramadan qui commence le 11 mars ?
1) Le début et la fin du mois de ramadan sont fixés chaque année par l’observation de la Lune. Quelle fête chrétienne a, elle aussi, sa date fixée sur les phases de la Lune ?
Le calendrier lunaire, qui remonte aux Sumériens, découpe l’année en mois de 29 ou 30 jours : l’année est donc plus courte d’environ 11 jours que dans le calendrier solaire. Aujourd’hui, seul le calendrier islamique (ou hégirien) est un calendrier lunaire. Les mois commencent après la nouvelle lune (la Lune ne se voit pas de la Terre). C’est ce qui explique que le mois de ramadan “avance” chaque année. Il a commencé le 22 mars en 2023, il commencera le 28 février en 2025. Il y a 10 ans, il avait commencé le 28 juin.
Même si les chrétiens utilisent le calendrier solaire, le jour de Pâques est fixé traditionnellement le premier dimanche qui suit la pleine lune (la Lune est entièrement visible de la Terre) de printemps. Cette année, la date de Pâques est donc le 31 mars. Elle était le 9 avril en 2023, et sera le 20 avril en 2025 comme en 2014.
La Pâque juive, Pessah en hébreu, est le jour de Ia pleine lune de printemps soit le 22 avril, à la tombée de la nuit, en 2024.
2) Jeûner est commun au carême et au ramadan. Cependant, quelles sont les différences de pratique entre le jeûne catholique et le jeûne musulman ?
Jeûner, c’est manger peu, ou même ne pas manger du tout, soit par une privation volontaire, soit par une abstinence forcée ou faute de nourriture. Le jeûne peut être pratiqué comme rite religieux.
Durant le mois de ramadan, les musulmans doivent jeûner, c’est-à-dire ne pas se nourrir ni boire, du lever au coucher du soleil.
Pendant plusieurs siècles, l’Église catholique a demandé de ne pas prendre de viande pendant les 40 jours du carême (question 4). Dans l’époque actuelle, l’Église recommande de jeûner le mercredi des Cendres (qui marque l’entrée dans le carême) et le Vendredi saint (qui commémore la mise à mort de Jésus) en précisant que jeûner consiste en un repas frugal à déjeuner et une collation à la place du dîner. Il n’y a jamais de jeûne le dimanche qui est le jour où les chrétiens célèbrent la Résurrection de Jésus-Christ (et pas seulement le jour de Pâques). Enfin, boire ne rompt pas le jeûne.
Enfin, le jeûne chrétien n’est pas un but en soi, mais une préparation à la fête de Pâques. « Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de Dieu » (Évangile de saint Matthieu)
3) Les monothéismes ont-ils tous les trois (judaïsme, christianisme et islam) des interdits alimentaires ?
Oui pour le judaïsme et l’islam (en particulier le porc), non pour le christianisme.
« Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. […] C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments. » (Évangile de saint Marc)
4) Pourquoi parle-t-on de “jours maigres” et de “jours gras” chez les catholiques ? Donnez des exemples.
Faire maigre, c’est s’abstenir de manger de la viande. Les jours maigres sont les jours fixés par l’Église où le catholique ne doit consommer que des aliments considérés comme “maigres” par exemple le poisson. Le vendredi était un jour maigre en souvenir de la mise à mort de Jésus (se reporter au cours d’histoire : la Passion de Jésus).
Les Jours gras (par opposition aux Jours maigres) sont les jours où la consommation de viande est possible. Le Mardi gras est le dernier jour du carnaval, précédant le mercredi des Cendres, premier jour du carême.
Les Jours maigres sont à l’origine de la consommation des cuisses de grenouille et des escargots en France qui était la « Fille aînée de l’Église », le roi de France étant le seul à porter le titre de « Très chrétien » (se reporter au cours d’histoire de 4e).
5) La photographie vous montre l’intérieur de l’ancienne mosquée de Cordoue en Espagne, devenue, après la Reconquista (programme de 5e), une église. Citez une basilique chrétienne du VIe siècle, située sur les rives du Bosphore, devenue tour à tour une mosquée au XVe siècle, un musée au XXe siècle, pour redevenir récemment une mosquée.
La basilique Sainte-Sophie (Istanbul, Turquie) est une église construite à Constantinople, l’ancienne cité-État grecque de Byzance, sur le détroit du Bosphore du côté européen, entre le Ve et le VIe siècle. Après la prise de la capitale de l’Empire byzantin (voir le manuel de 6e) par les Ottomans en 1453, la basilique a été transformée en mosquée. En 1934, la République turque en fait un musée. Depuis 2020, elle est redevenue une mosquée.
L’intérieur de Sainte-Sophie à Istanbul
L’art byzantin se caractérise par ses mosaïques. Au-dessus, une mosaïque du Xe siècle sur laquelle est représenté Jésus dans les bras de sa mère Marie, entourés à droite par l’empereur romain Constantin qui tient une représentation de la ville de Constantinople, à gauche par l’empereur Justinien qui tient une représentation de la basilique Sainte-Sophie.
La coupole date du VIe siècle. Il y avait une représentation de Jésus en mosaïque qui a été recouverte d’une calligraphie du Coran. Au XIXe siècle ont été installés 8 panneaux circulaires calligraphiés en arabe portant les noms d’Allah, du prophète et de deux de ses petits-fils, ainsi que les quatre premiers califes de l’islam.
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