"Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit."
Charles Péguy - Notre jeunesse (1910)
Il faut toujours dire ce que l’on voit.
Dans cette représentation de la Création, inspirée du livre de la Genèse, le regard de Dieu rencontre le regard du premier homme, alors que leurs doigts ne se touchent pas. Il ne s’agit pas de « distanciation physique » comme pendant le covid, non que les épidémies soient ignorées dans la Bible, mais de l’homme se détachant de son créateur.
Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit.
Nous sommes ici au fondement du rôle de l’éducateur. Transmettre ce qui a été transmis pour permettre à chaque génération de vivre libre. Pour ce faire, cette transmission nécessite la parole et le regard, donc la présence physique.
Regardez-moi ! C’est la première parole qu’entendent les élèves lorsque je fais l’appel.
L’une des victimes du covid a été la prétention de certains à remplacer le professeur par le numérique. Les messages reçus des élèves étaient clairs : ils demandaient à revenir au collège pour retrouver leurs camarades, mais aussi leurs professeurs.« A quelque chose malheur est bon », nous dit un dicton populaire. La fermeture du collège au printemps 2020 m’a conduit à créer histoire en cours !
Transmettre pour rendre libre. Il est rare qu’un professeur puisse voir ce que sont devenus ses élèves à l’âge adulte. Mais il lui arrive de constater que son enseignement porte ses fruits. Depuis dix ans que j'enseigne : 3 de mes anciens élèves ont choisi l'histoire en étude supérieure.
M. de Fraguier
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